Recyclez vos e-déchets. C’est crucial !


L’International E-Waste Day a lieu chaque année le 14 octobre afin de sensibiliser le public au problème croissant des déchets électroniques et d’encourager à recycler ses anciens appareils électro.

Umicore est un leader en technologie des matériaux et recyclage

À l’occasion de l’International E-Waste Day (14 octobre), nous avons discuté de l’importance des matières premières critiques et de leur recyclage avec Thierry Van Kerckhoven, responsable de l’approvisionnement en produits recyclables. 
« À Hoboken, Umicore est active dans le recyclage des matières premières critiques et stratégiques, en particulier des métaux précieux et non précieux. Une activité pour laquelle nous employons environ 1 700 personnes. Grâce à la fusion et au raffinage des déchets électroniques, nous récupérons 17 métaux, dont 7 métaux précieux. En moyenne, nous traitons environ 400 000 tonnes de matériaux par an à Hoboken. »

Umicore a développé des processus de recyclage particulièrement efficaces. En bref, voici comment cela fonctionne.
Après échantillonnage et analyse des matières premières livrées, différents matériaux, tels que les circuits imprimés et les catalyseurs sont rassemblés dans les proportions adéquates. Le procédé de fusion sépare les métaux précieux dans la fraction de cuivre, tandis que les métaux non précieux sont regroupés dans une fraction de scories de plomb. D’autres procédés pyrométallurgiques et hydrométallurgiques assurent ensuite une séparation plus poussée. Le plastique présent dans les déchets électroniques n’est pas éliminé séparément, mais sert de combustible pendant le processus. 
Cela permet de réduire la quantité d’énergie fossile ajoutée au processus et d’augmenter l’efficacité énergétique.

Matières premières critiques et stratégiques

Cette année, l’International E-Waste Day a pour thème les matières premières critiques (critical raw materials), qui méritent une attention particulière en raison de leur importance économique croissante. La Commission européenne a dressé une liste des matières premières essentielles à la transition verte et numérique, pour lesquelles il existe un risque élevé de perturbation de l’approvisionnement. 

Quelle est la différence avec les matières premières « stratégiques » ?« Lorsque l’on parle de matières premières critiques, il est principalement question de la quantité encore disponible dans les ressources naturelles. Les ressources stratégiques peuvent être plus abondantes, mais elles ne sont pas toujours disponibles pour des raisons géopolitiques. L’Asie, par exemple, dispose de matières premières indispensables à la mobilité électrique et aux applications énergétiques, mais ne les vend pas toujours à l’Occident ou les vend à un prix élevé. »

Ne pouvons-nous pas les extraire en quantité suffisante dans nos propres mines ? « En Europe, l’exploitation minière est peu développée et la création de nouveaux sites est complexe, de sorte qu’aujourd’hui, nous dépendons fortement des importations. La demande croissante due à l’essor de la mobilité électrique et de la numérisation soulève la question de savoir comment nous pouvons réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis des matières premières critiques et stratégiques. »

Thierry Van Kerckhoven considère l’organisation (politique) des flux de déchets électroniques comme un point important. « Nous devons nous demander s’il est opportun d’exporter des fractions de déchets électroniques en dehors de l’UE. Ne devrions-nous pas envisager leur transport et leur traitement au sein de l’UE dans une perspective de marché unique ? Nous constatons en effet que certains marchés hors UE sont clairement protectionnistes, ce qui affaiblit encore davantage la position de l’Europe. »

L’exploitation minière urbaine comme solution d’avenir

Les déchets électroniques contiennent de nombreuses matières premières critiques, leur recyclage permet donc de renforcer notre autosuffisance. Une ambition que nourrit également l’Union Européenne. La récupération des matières premières critiques et stratégiques a donc été intégrée dans un cadre politique spécifique. 

La législation sur les matières premières critiques de la Commission européenne établit les critères d’origine et de consommation des matières premières critiques suivants :au moins 10 % de la consommation annuelle de l’UE issue de l’extraction propreau moins 40 % de la consommation annuelle de l’UE issue de la transformationau moins 25 % de la consommation annuelle de l’UE issue du recyclagepas plus de 65 % de la consommation annuelle de l’UE issus d’un seul pays tiers

Électronique : une source riche en métaux critiques et stratégiques

Les déchets électroniques contiennent des métaux précieux qui peuvent être recyclés efficacement, tels que l’argent, l’or, le palladium et parfois même le platine, le rhodium et le ruthénium. 

En outre, sept autres métaux peuvent être extraits des appareils électriques et électroniques : le cuivre, le plomb, le nickel, l’étain, l’antimoine, le bismuth et l’indium.   

L’avenir du recyclage

Recycler davantage signifie réduire le besoin d’exploitation minière. Comment y parvenir ? Selon Thierry Van Kerckhoven, cela commence par la sensibilisation des consommateurs. Les ménages détiennent une mine de matières premières critiques et stratégiques : les équipements électriques et électroniques hors d’usage. 

Recupel continue d’encourager les gens à rapporter leurs anciens appareils, notamment en créant des incitations. La campagne de collecte organisée par Recupel et l’AB avec Pommelien Thijs en est un bel exemple. Elle a permis de collecter 8 900 vieux GSM.

Que fait Recupel ?

Recupel travaille exclusivement avec des partenaires agréés disposant des autorisations nécessaires pour le transport et le traitement des appareils électriques et électroniques. Depuis plus de 10 ans, lors du démantèlement des appareils, les circuits imprimés de haute qualité doivent être livrés séparément à un recycleur spécialisé qui recycle les éléments argent (Ag), or (Au), cuivre (Cu), plomb (Pb) et palladium (Pd), nickel (Ni), étain (Sn) et antimoine (Sb). 

Recupel veille également à ce que les rapports sur la récupération des matières premières soient fluides et transparents. Grâce à un nouvel outil, les recycleurs peuvent fournir la preuve de ce qui a été recyclé et calculer ou estimer la quantité de métaux (précieux) contenus dans les appareils transformés. Résultat ? Nous récupérons 99,99 % de tout le cuivre et 98,99 % de tout l’aluminium contenus dans les appareils électriques collectés.

Quels métaux précieux les déchets électroniques contiennent-ils ?

Abondamment présents

  • Cuivre (Cu) – dans les câbles, les circuits imprimés, les moteurs.
  • Aluminium (Al) – dans les boîtiers, les dissipateurs thermiques, les cadres d’écran.
  • Fer et acier (Fe) – dans les boîtiers, les vis, les châssis.
  • Lithium (Li) – dans les batteries (principalement les smartphones, les ordinateurs portables, les vélos électriques).
  • Cobalt (Co) – dans les batteries lithium-ion.
  • Nickel (Ni) – dans les batteries, l’acier inoxydable.

Moyennement présents

  • Étain (Sn) – dans les soudures des circuits imprimés.
  • Argent (Ag) – dans les interrupteurs, les connecteurs.
  • Or (Au) – dans les circuits imprimés, les connecteurs, les puces.
  • Palladium (Pd) – dans les circuits, les capteurs.
  • Magnésium (Mg) – dans les alliages légers.
  • Terres rares (REE, par exemple, néodyme, dysprosium, terbium) – dans les aimants des disques durs, des haut-parleurs, des éoliennes.

Moins présents, mais stratégiquement très importants

  • Tantale (Ta) – dans les condensateurs (smartphones, ordinateurs portables).
  • Indium (In) – dans les écrans tactiles et les écrans LCD (oxyde d’indium-étain, ITO).
  • Gallium (Ga) – dans les semi-conducteurs et les LED.
  • Germanium (Ge) – dans les fibres optiques, les applications infrarouges.
  • Métaux du groupe du platine (Pt, Rh, Ir) – dans les capteurs, les catalyseurs (principalement dans l’électronique automobile).